Des insectes à surveiller : la pyrale du buis

La pyrale du buis comme quasiment tous les insectes, est dépendante d’une ou deux espèces végétales. La chenille de cette pyrale consomme exclusivement le feuillage des buis.

Les papillons adultes meurent naturellement au bout d’une quinzaine de jours, sans commettre d’autres « dégâts » que de consommer le nectar des fleurs au détriment des autres espèces d’insectes abeilles, papillons…

Les invasions de pyrales que nous avons connues, sont le résultat d’une mondialisation des échanges commerciaux et le symptôme d’une perte accélérée de la biodiversité de notre région. Si les populations de prédateurs naturels des papillons étaient plus importantes, ces invasions pourraient être plus facilement maîtrisées : les chauves-souris, très adaptées pour des papillons nocturnes et les oiseaux insectivores, de plus en plus rares, auraient combattu efficacement de telles invasions, mais où sont-ils ? 
Agissons avec discernement…

Rappelons que les buis attaqués ne sont pas morts. Les couper au ras du sol, vous ferait perdre 10, 15 ou 20 ans de pousse. Après traitement, une fois les chenilles éliminées, même s’ils paraissent très secs, vous verrez réapparaître des pousses.
Mais vous devrez en permanence surveiller que de nouvelles chenilles ne s’y réattaquent pas.
Pour protéger nos buis, il faut utiliser le seul produit qui puisse venir à bout de cette chenille par des moyens 100% naturels : le Bacillus Thuringiensis (BT).

Le BT est aujourd’hui l’insecticide le plus utilisé au monde en agriculture biologique. Il est utilisé en pulvérisation et a donc l’avantage d’être peu rémanent. Mais il combat toutes les chenilles. Soyez donc attentifs à ne pas le pulvériser sur des plantes autres que les buis autrement vous pourriez faire disparaître tous les papillons de votre jardin.

Quelques principes ou conseils à respecter

Si vous n’avez que quelques buis, vous pouvez simplement écraser les chenilles entre vos doigts ; elles ne sont pas urticantes. C’est sans doute la solution la plus efficace et la plus économe !

Ne pas s’épuiser à traiter de manière préventive puisque le BT détruit l’intestin des chenilles mais n’a aucun effet sur le papillon lui-même ; c’est coûteux, inutile et dangereux pour d’éventuelles chenilles autres que celles de la pyrale. Une pulvérisation correcte nécessite un accès facile aux arbustes à traiter.

Intervenir dès l’apparition des premières chenilles et renouveler votre traitement en cas de pluie importante car le BT est facilement lessivable. Ne jamais traiter par grand vent car vous risquez de ne pas traiter correctement vos buis et surtout de pulvériser le produit sur les plantes avoisinantes qui peuvent abriter des chenilles d’insectes à préserver pour le bon équilibre de votre jardin.

Compléter ces traitements

En installant dans votre jardin des pièges à phéromones très simple d’utilisation. Ils captureront et élimineront une grande quantité des mâles et vous alerteront de la présence de ce parasite et de la nécessité de surveiller et de traiter vraisemblablement vos buis dans un délai de 15 jours à 3 semaines après l’apparition des premiers papillons. Ces pièges peuvent être achetés dans toutes les jardineries.

En utilisant les dernières solutions proposées par les chercheurs : utiliser des micro guêpes parasitoïdes, les TRICHOGRAMMES, qui se reproduisent en pondant leurs œufs dans les œufs des Pyrales. Ils éliminent ainsi les futures générations de chenilles ! Si vous voulez en savoir davantage, allez sur le site www.biotop.fr voir « trichotop buxus ». Compte tenu du prix de revient, il paraît réaliste de limiter cette lutte biologique pour l’instant aux petits jardins.

Info : les chenilles de la pyrale passeront l’hiver dans leur cocon et deviendront chenilles en février ou mars de l’année suivante. Ce sont elles qui se précipiteront sur les jeunes et tendres feuilles de buis. C’est pour cela qu’en général ce sont les feuilles terminales et les jeunes repousses des buis taillés qui sont attaquées en premier et qui roussissent avant de tomber prématurément.

En attendant, que faire ?

Nettoyez et nourrissez vos buis : Si dans votre jardin, le dernier passage des chenilles a laissé des traces ; il est conseillé de passer un coup de karcher ou un grand coup de jet d’eau pour faire tomber les feuilles attaquées.

En cas de réapparition de la pyrale, n’oubliez pas que les chenilles meurent après avoir ingéré la cuticule des feuilles vivantes sur lesquelles vous aurez pulvérisé les fameuses bactéries BT qui détruisent leur estomac et qu’il ne faut jamais acheter de produit portant le losange rouge avec point d’exclamation. L’étiquette du produit signale que ce produit est mortel pour les abeilles. Ce n’est pas le BT qui est dangereux c’est l’adjuvant.

Sélectionnez le Bacillus Thuringiensis associé à du DIPEL et refusez d’acheter le BT associé à du DELFIN.