Protéger les bois et les forêts

Notre région bénéficie d’un patrimoine forestier important qui est appelé à jouer un rôle considérable dans la transition énergétique et la protection des ressources en eau : les ripisylves ou forêts alluviales d’une part, les massifs forestiers d’autre part.

Les ripisylves ou forêts alluviales

La ripisylve, forêt alluviale, ou ramière en provençal, est la végétation d’arbres et d’arbustes bordant les cours d’eau. Ripisylve vient du latin : ripa-rive et sylva-forêt.

Depuis quelques années, nous constatons des destructions volontaires, massives et répétées des ripisylves du bassin du Lez et ses affluents qui irriguent notre région. Entre 2018 et 2022, les coupes sont estimées à plus de 12 km linéaires.

Après l’Hérin à Visan, le Lez à Colonzelle au printemps 2020, en 2021 ce sont la Coronne à Richerenches et le Lez à Suze-la-Rousse qui ont subi, en pleine période de reproduction, des opérations de coupe rase de la forêt alluviale, sur plus d’un kilomètre. Ces massacres récurrents sont une catastrophe écologique.

Coupe rase à Suze-la-Rousse

Pourtant la préservation des ripisylves est capitale.

Outre leurs avantages esthétiques et paysagers, les ripisylves :

  • Protègent les berges contre l’érosion grâce à l’enracinement des arbres en profondeur.
  • Dissipent les courants en cassant la force de l’eau et protègent ainsi des inondations.
  • Participent à l’amélioration de la qualité de l’eau par leur rôle de filtration naturelle.
  • Sont un lieu de ressource de nourriture, un lieu de reproduction, de refuge et de vie pour de nombreuses espèces animales, végétales, terrestres et aquatiques. Dans l’environnement, c’est d’ailleurs une des zones les plus riches qui abrite le plus d’espèces. La biodiversité y est maximale.
  • Limitent la hausse de la température de l’eau et son évaporation, par l’ombre qu’elles apportent.
  • Ont un effet brise-vent bénéfique pour les parcelles agricoles alentour.

Et si on ajoute le fait que les arbres stockent le carbone grâce à la photosynthèse, on peut même affirmer que ces coupes rases accélèrent le réchauffement climatique en restituant à l’atmosphère du dioxyde de carbone lors de la combustion.

L’APEG agit avec l’aide et l’appui d’associations amies…

  • En organisant des actions de sensibilisation de la population par l’intermédiaire d’articles de presse et de manifestations comme celle de Colonzelle en mai 2021.
  • En interpellant les autorités responsables, préfectures et communes, pour les inciter à prendre des mesures de protection.
Manifestation à Colonzelle

Et les premiers résultats de ces actions sont très encourageants…

  • Lancement d’une démarche de protection des habitats naturels sous la conduite de la préfecture de la Drôme et du Vaucluse : celle-ci devrait se conclure par la publication prochaine d’un APPHN (Arrêté Préfectoral de Protection des Habitats Naturels) pour le bassin du Lez.
  • Instauration d’une protection renforcée (arrêté préfectoral du 8/12/2021)

Depuis le 8 décembre 2021, la préfecture de la Drôme a modifié de façon substantielle les règles de préservation des ripisylves qui sont enfin identiques des 2 côtés du Lez.

Dorénavant, les coupes enlevant plus de 50% du volume des arbres de futaies sont soumises à autorisation administrative de la préfecture lorsque ces coupes sont d’une superficie supérieure ou égale à 0,5 hectare d’un seul tenant ou qui s’étendent sur plus de 100 mètres linéaires de berges. 

Extrait de l’ARRÊTÉ PRÉFECTORAL DU 8 DÉCEMBRE 2021 :

« Article 1 : Seuil d’autorisation de coupe à défaut de gestion durable. Dans les bois et forêts du département de la Drôme ne présentant pas de garantie de gestion durable, les coupes de bois dépassant les seuils définis ci-dessous et enlevant plus de la moitié du volume des arbres de futaie, ne peuvent être réalisées que sur autorisation préfectorale, après avis, pour les bois et forêts des particuliers, du centre national de la propriété forestière, dans les cas suivants :
– Coupes d’une superficie supérieure ou égale à 4 hectares d’un seul tenant,
– Coupes en ripisylve et forêt alluviale d’une superficie supérieure ou égale à 0,5 hectare d’un seul tenant ou qui s’étendent sur plus de 100 mètres de linéaire de berges.


Les massifs forestiers

Les massifs forestiers représentent la solution la plus simple et la moins coûteuse pour limiter les effets du changement climatique en évitant de restituer à l’atmosphère le CO2 stocké par les arbres est la préservation des massifs forestiers.

C’est l’assurance de la préservation des paysages et du maintien des conditions de vie ; c’est également un moyen pour éviter :

  • La poursuite de la disparition de la biodiversité et notamment de la faune qui s’y abrite.
  • L’érosion et l’appauvrissement des sols, la perte de la matière organique, le décapage de l’humus et le tassement des sols.

L’APEG et de nombreuses associations s’inquiètent des coupes rases de plus en plus nombreuses et de plus en plus importantes qui affectent notamment les bois du plateau du Rouvergue.

C’est pourquoi, l’APEG invite les autorités à étendre les mesures de protection des espaces boisés et les propriétaires à cesser les coupes rases réalisées sans aucune préoccupation de l’environnement et à respecter les dispositions du code forestier confirmées par l’arrêté préfectoral du 8/12/2021.

L’APEG a réalisé avec l’ASTC, Association de Sauvegarde de la Tour de Chamaret, et le Collectif de sauvegarde du Rouvergue, une brochure qui a pour ambition de faire mieux connaître à ses habitants le plateau du Rouvergue qui est un ensemble remarquable de près de 1500 hectares sur 9 communes, réservoir de biodiversité de proximité.

Cette brochure vous fera découvrir ou redécouvrir certains aspects de ce paysage familier du Plateau du Rouvergue, que vous ignoriez peut-être :

  • L’origine de sa formation géologique remonte à plus de 100 millions d’années.
  • La majeure partie du plateau est une ZNIEFF, Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF type 1 N°820030187 – plateau du Rouvergue et plateau de Clansayes). Plus d’infos.
  • Ses richesses archéologiques résultent d’une occupation humaine ancienne et importante.
  • Les activités agricoles y sont multiples : pastoralisme, apiculture et plantes aromatiques, trufficulture.